Voie Atypique 🐙, des repères pour mieux comprendre la diversité cognitive

Camouflage social autistique : se fondre dans la norme

« Mais, tu n’as pas l’air autiste ! ». Cette simple phrase illustre à elle seule une situation paradoxale : sans camouflage, la personne autiste risque d'être rejetée ou stigmatisée. Avec camouflage, ses difficultés, (partiellement) invisibilisées, risquent d'être minimisées ou mal comprises.

TSA

Claire de Voie Atypique 🐙

12/4/2025

S'intégrer socialement, pour une personne sur le spectre de l'autisme (TSA), peut parfois passer par une tentative d'invisibilisation de ses caractéristiques autistiques [17].

Mieux entrer dans la norme, pour mieux s'intégrer au groupe : c'est l'une des motivations principales du camouflage social.

Cette stratégie d'adaptation, plus ou moins consciente, n'est pas propre au TSA. Des formes de camouflage existent aussi chez des personnes ayant une anxiété sociale, par exemple.

Toutefois, nous l'examinerons ici dans le cadre de l'autisme.

Camoufler, mais comment ?

On distingue généralement deux grandes stratégies du camouflage social autistique [14] :

  • La compensation

Elle consiste à utiliser des mécanismes et techniques pour créer de nouveaux comportements destinés à compenser certaines difficultés sociales. Elle peut prendre des formes superficielles comme répéter des phrases toutes faites, ou des formes plus profondes, qui mobilisent une analyse fine des comportements sociaux [21].

Par exemple, j'adopte une attitude d'écoute pour ne pas monopoliser la parole. Je structure des "scripts" de conversation pour limiter le risque d'intervention jugée socialement inadaptée. Je ris au bon moment. J'utilise des comportements appris en regardant d'autres personnes interagir (films, télévision, situations sociales). J'adopte un sourire permanent, même en cas de détresse, afin de paraître calme.

  • Le masquage

Il vise à dissimuler ou inhiber des comportements autistiques tels que l'évitement du regard. Il consiste donc à supprimer ou retenir des comportements naturels, pour en adopter d'autres perçus comme socialement acceptables.

Par exemple, je regarde mon interlocuteur dans les yeux, même si cela m'est inconfortable. Je retiens les balancements de mon corps en public. Je m'efforce de ne pas frapper dans mes mains pour exprimer ma joie. J'évite de partager mes intérêts spécifiques. J'évite tout tapotement ou mouvement des doigts qui pourrait agacer les gens.

Ces stratégies sont orientées par deux motivations centrales : l'assimilation et la connexion (créer des liens sociaux) [14].

  • L'assimilation

Elle renvoie au fait d'adopter les codes et comportements du groupe pour se fondre dans la norme sociale. Elle guide alors le masquage et la compensation, en influençant la manière d'ajuster sa communication.

Par exemple, je reprends certaines intonations de voix et certains codes relationnels du groupe dans lequel je souhaite m'intégrer. Si l'humour en fait partie, je l'utilise pour faciliter les interactions ou compenser mes difficultés. J'ai conscience de l'impression que je fais aux autres. J'ai l'impression que je dois jouer un rôle et que je ne peux pas être moi-même. Je ne veux pas attirer l'attention sur moi en paraissant différent.

Ce phénomène de camouflage social suscite un intérêt croissant en recherche scientifique comme en clinique, tant pour mieux comprendre ses mécanismes et ses conséquences que pour améliorer l'accompagnement des personnes concernées.

Pourquoi une personne autiste camoufle-t-elle ?

Les motivations rapportées sont diverses et souvent cumulatives :

  • Éviter le rejet ou la stigmatisation [7, 10, 24, 25]

  • Améliorer son intégration sociale [14]

  • Se faire des amis, même si cela peut rendre les liens construits moins authentiques [3, 26, 29]

  • Réussir un entretien d'embauche ou accéder à des opportunités professionnelles [11]

  • Protéger son estime de soi [10, 27]

  • Contrôler l'impression donnée, éviter de mettre les autres mal à l'aise, paraître moins différent et s'intégrer plus facilement dans des environnements majoritairement neurotypiques [3]

De manière générale, moins une personne se sent acceptée, plus elle a tendance à camoufler [7]. Avec le temps, certaines personnes rapportent que le camouflage devient automatique, presque une seconde nature, au point d'être utilisé sans s'en rendre pleinement compte 3.

Cette stratégie d'adaptation peut offrir des gains sociaux : la personne évalue les risques (rejet, discrimination) et les compare aux coûts, puis ajuste son comportement [24, 25].

Le camouflage peut alors être compris comme une stratégie de protection face à des expériences négatives [24, 25]. Certaines personnes autistes le décrivent même comme une stratégie de survie, dans un environnement peu adapté à la neurodivergence [27].

Les motivations peuvent également varier selon le genre : les femmes autistes évoquent plus souvent des motifs fonctionnel (réussite scolaire ou professionnelle), tandis que les hommes autistes l'associent davantage au souhait de rendre les interactions sociales plus confortables [1].

Camoufler, mais à quel prix ?

La situation est paradoxale : sans camouflage, la personne autiste risque d'être rejetée et stigmatisée ; mais en camouflant, elle s'expose a un impact négatif sur sa santé mentale.

Des études mettent en évidence des coûts psychologiques importants associés au camouflage fréquent :

  • un niveau de stress important [31]

  • une perte du sentiment d'identité, pouvant s'accompagner d'anxiété ou de dépression [1, 2, 5, 10, 18, 31]

  • une fatigue chronique liée à l'effort constant pour contrôler ses comportements naturels [1,29]

  • des difficultés à maintenir des relations sociales authentiques [1, 26]

  • une baisse de l'estime de soi [10, 31]

  • une atteinte de l'authenticité vécue, pouvant mener au sentiment d'être déconnecté de soi-même [10]

  • un risque accru d'idées ou de comportements suicidaires [1, 29]

Ces travaux sont principalement corrélationnels, ils n’établissent pas de causalité directe, mais montrent des associations robustes entre camouflage et qualité de vie réduite [5].

Le camouflage apparaît ainsi comme une stratégie adaptative à court terme, potentiellement délétère à long terme : il peut protéger partiellement de situations de rejet, mais n'annule pas la vulnérabilité liée à la stigmatisation [27].

Le temps passé à camoufler (combinaison de la fréquence et de la durée) est l'un des facteurs les plus liés à la détérioration de la santé mentale [2]. Le changement de contexte (le fait de devoir ajuster son camouflage selon les codes sociaux propres à chaque situation) s'avère également très coûteux, autant qu'un camouflage permanent [3].

"Tu n'as pas l'air autiste"

Une présentation de soi socialement normée peut masquer les difficultés réelles : la personne concernée "n'a pas l'air autiste". Ces difficultés risquent alors d'être minimisées par l'entourage et les professionnels de santé [9].

Cette invisibilisation des difficultés peut engendrer des problèmes de légitimité, par exemple lorsque les besoins d'aménagements au travail sont remis en question parce qu'ils ne semblent pas visibles à première vue [21].

Le camouflage social peut également expliquer une partie des retards diagnostiques, les symptômes étant partiellement masqués par des stratégies compensatoires, le tableau clinique apparaît plus discret [24].

Les conséquences du camouflage autistique touchent ainsi plusieurs dimensions - reconnaissance clinique, santé mentale, identité - et montrent que le camouflage constitue un enjeu majeur de santé publique [21].

Un phénomène observé chez les deux sexes

Le camouflage autistique est présent chez les hommes et chez les femmes.

Toutefois, toute personne autiste ne camoufle pas. Des différences apparaissent dès la petite enfance [4], suggérant des trajectoires développementales variées.

Il existe une relation positive entre l'intensité des caractéristiques autistiques et l'ampleur du camouflage : plus les caractéristiques sont marquées, plus le camouflage tend à être élevé [1].

Les adultes autistes ont des scores de camouflage significativement plus élevés que les personnes non-autistes [15].

Chez les personnes autistes, le camouflage est plus fréquent chez les filles et femmes que chez les garçons et hommes [3, 7, 18, 28, 33].

Chez les personnes non-autistes, aucune différence homme/femme n'a été observée [7]. Cela suggère que le camouflage n’est pas une caractéristique "féminine" générale, mais un phénomène spécifiquement plus marqué chez les femmes autistes [15].

Cette prévalence chez les femmes autistes serait ainsi l'un des facteurs contribuant au retard ou à l'erreur de diagnostique de TSA chez les femmes, participant à la prépondérance masculine classiquement observée dans les études épidémiologiques (ratio d’environ 4 hommes pour 1 femme) [22].

Les personnes non-binaires, autistes ou non, tendent également à présenter des scores élevés de camouflage, mais ces résultats doivent être interprétés avec prudence en raison de la taille réduite des échantillons [7].

Comment expliquer une telle prédominance chez les femmes autistes ?

Plusieurs hypothèses, nécessitant des études complémentaires pour les confirmer, proposent des explications face à ce constat :

  • Pressions et attentes sociales

Les filles et femmes, autistes ou non, subissent souvent des pressions sociales plus fortes pour adopter des comportements prosociaux par rapport aux garçons et hommes [3]. Leur socialisation les poussent à être plus attentives aux besoins des autres et à mieux s'intégrer socialement.

Cette pression pourrait renforcer la motivation à camoufler [15]. Toutefois, cette hypothèse n'explique pas à elle seule la différence entre femmes autistes et non-autistes.

  • Phénotype féminin de l'autisme

On parle de phénotype féminin de l’autisme pour désigner un profil d’expression proposé dans certains travaux (résultats encore exploratoires). Certaines filles et femmes autistes auraient parfois des compétences verbales mieux préservées, une imitation sociale plus efficace, et des intérêts restreints plus facilement perçus comme socialement acceptables (par exemple, centrés sur les animaux, la fiction ou la psychologie) [16].
Ces caractéristiques comportementales pourraient contribuer à une plus grande probabilité de camoufler leurs difficultés, rendant l’autisme moins visible lors des évaluations cliniques [16].

  • Facteur de protection féminin

Selon l’hypothèse du facteur de protection féminin, les femmes devraient accumuler une charge plus importante de variants génétiques associés au TSA avant d’atteindre le seuil clinique du diagnostic [20, 32].

Des travaux récents en neuroimagerie génétique montrent que les mêmes facteurs génétiques liés à l’autisme modifient davantage certaines connexions cérébrales chez les hommes que chez les femmes [20, 32].

Dans cette perspective, la prédominance apparente de formes plus discrètes d’autisme chez les femmes pourrait s’expliquer par la combinaison de plusieurs facteurs, dont une moindre sensibilité biologique au risque génétique et un recours plus fréquent au camouflage, qui contribuent ensemble à rendre leurs manifestations autistiques plus difficiles à détecter.

Le camouflage autistique au féminin
  • Conscience de soi et présentation de soi

Plusieurs travaux exploratoires suggèrent un lien spécifique entre camouflage et attention portée à la manière de se présenter socialement chez les femmes autistes.

Une étude a notamment montré que les femmes qui camouflent davantage présentent une expressivité émotionnelle faciale plus faible, ce qui pourrait refléter une inhibition volontaire de leurs émotions pour paraître plus « typiques ».
Ce lien n’a pas été retrouvé chez les hommes, suggérant des mécanismes de camouflage partiellement différents selon le sexe [28].

  • Pistes neurobiologiques

Des études exploratoires suggèrent des pistes de recherches sur la manière dont le camouflage est soutenu au niveau neural.

Le cortex préfrontal ventromédian, impliqué notamment dans l'auto-référence et la représentation de soi, montre chez les femmes autistes une activation d'autant plus forte que leurs scores de camouflage sont élevés. Cette association n'a pas été retrouvée chez les hommes autistes, ce qui suggère que les processus mobilisés lors du camouflage pourraient différer selon le sexe [19].

Une autre étude a mis en évidence, dans le cortex médial préfrontal, un déséquilibre excitation/inhibition chez les hommes autistes mais pas chez les femmes autistes. Un équilibre excitation/inhibition plus préservé dans cette région pourrait soutenir des capacités de camouflage accrues chez les femmes autistes. Des facteurs génétiques et hormonaux pourrait expliquer cette divergence entre hommes et femmes [30].

Des données préliminaires suggèrent également des différences neuroanatomiques entre les sexes chez les personnes autistes : chez les femmes, des scores plus élevés de camouflage sont associés à un volume de matière grise réduit dans certaines régions impliquées dans la mémoire, les émotions et la coordination, association qui n'est pas retrouvée chez les hommes [18].

Ces observations, issues d'échantillons limités et de méthodes hétérogènes, doivent être interprétés avec prudence. Elles servent à formuler des hypothèses sur des différences entre les sexes dans les stratégies d'adaptation mobilisées lors du camouflage.

  • Pistes cognitives

La mémoire autobiographique pourrait contribuer aux différences homme/femme observées chez les personnes autistes : les filles et femmes pourraient avoir de meilleures capacités de remémoration d'évènements personnels que les garçons et hommes. Cette capacité les aiderait à analyser les situations sociales présentes à partir de souvenirs précis de contextes passés, leur permettant d’ajuster plus finement leur comportement social [13].

Ces épisodes sociaux pourraient alors être rappelés de manière consciente et explicite [29], un peu comme on apprenait une seconde langue sociale. De la même façon, elles décoderaient les codes relationnels, et les appliqueraient [21].

Là encore, les résultats sont préliminaires (échantillons restreints, méthodologies variées) et nécessitent des recherches supplémentaires.

Quels facteurs augmentent la probabilité de camoufler?

Quel que soit le sexe, plusieurs caractéristiques pourraient augmenter la capacité ou la probabilité de camoufler [6, 7] :

  • De bonnes fonctions exécutives telles que la planification, la vigilance, l'inhibition et la flexibilité [18];

  • Une attention sociale accrue ;

  • Une forte motivation à se conformer aux attentes du groupe [21] ;

  • Certaines études trouvent une association avec le Quotient Intellectuel (QI) élevé, notamment verbal, mais les résultats sont hétérogènes [33].

Ces facteurs n'impliquent pas que les personnes concernées camoufleront systématiquement.

Limites et besoins de recherche

Le camouflage social présente plusieurs limites conceptuelles et méthodologiques significatives : il est difficile à mesurer objectivement et est non-spécifique au TSA.

  • Un concept mal défini et hétérogène

Il peut regroupe des réalités diverses : il peut désigner une expérience subjective (ex : ressenti d'effort social), un ensemble de stratégies cognitives (ex : préparation des scripts sociaux), des comportements observables (ex : forcer le contact visuel) ou encore à un résultat final (ex : invisibiliser son TSA) [12].

Cette hétérogénéité rend encore flous les contours exacts du phénomène [12].

  • Risque d'interprétations excessives

Le risque est alors de pathologiser des comportements sociaux typiques tels que dissimuler des caractéristiques personnelles pour mieux s'adapter socialement ; ou inversement, d'élargir excessivement les frontières diagnostiques [8, 12].

  • Une généralisation des résultats limitée

Les échantillons utilisés dans les études sur le camouflage sont souvent des adultes blancs (notamment des femmes), sans déficience intellectuelle et diagnostiqués à l'âge adulte.

Ces caractéristiques restreignent la généralisation des résultats à l'ensemble de la population autiste [6, 8]. Il serait donc essentiel d'élargir les études à d'autres contextes culturels et d'autres profils, notamment aux enfants et des adolescents autistes [6].

  • Un phénomène encore imparfaitement opérationnalisé

Les outils actuels reposent principalement sur l'auto-évaluation (ex : CAT-Q), sensible aux biais de mémoire et à la désirabilité sociale [5]. La mesure du camouflage étant largement fondée sur le ressenti subjectif, une évaluation entièrement objective du phénomène reste difficile. On peut donc dire que le phénomène demeure en cours d'opérationnalisation [8].

  • Limites méthodologiques

Les études sur le camouflage sont peu nombreuses, avec des échantillons souvent restreints, et recourent rarement à des mesures objectives ou observationnelles. Le manque d'études longitudinales empêche d'établir des liens de causalité entre le camouflage et, par exemple, ses coûts psychologiques [6].

Un phénomène individuel et sociétal

Le camouflage est un phénomène multidimensionnel, à la fois comportemental, cognitif et contextuel.

Les recherches convergent vers l'idée qu'il s'agit d'un phénomène central dans l'autisme adulte, influencé par le genre, la stigmatisation et l'environnement social [3, 6, 7, 16, 18, 24].

Le camouflage n'est pas seulement une question individuelle : c'est aussi une réponse à un manque d'acceptation sociale [2, 24, 25]. Plus l'environnement est tolérant et adapté aux personnes autistes, moins cette stratégie apparaît nécessaire [2,9].

  • Camouflage et identité autistique

Le camouflage peut coexister avec une identification positive à l’autisme et un engagement en faveur de la communauté autistique. De nombreuses personnes autistes expriment de la fierté à être autistes, tout en continuant à camoufler certains comportements jugés socialement « inacceptables » ou déviants des normes. Ainsi, on peut être fier d’être autiste et malgré tout camoufler, parce que la société reste stigmatisante [2].

  • La stigmatisation prédit le camouflage

Le camouflage apparaît comme réponse directe au stigmate social : plus une personne perçoit que ses caractéristiques autistiques sont inadéquates au regard des normes sociales, plus elle a tendance à camoufler. Le camouflage se manifeste ainsi sous la pression de se conformer aux attentes non autistiques afin d’éviter la stigmatisation [24].

En guise de conclusion

Le concept de camouflage social, dans l'autisme est une stratégie d'adaptation qui peut permettre d'éviter certaines situations de rejet. Mais il s'accompagne souvent d'un coût psychologique important et peut contribuer à des retards, voire des dénis diagnostiques.

Mieux comprendre ce phénomène apparaît donc essentiel, autant pour les personnes concernées que pour les professionnels de santé, afin d'adapter l'accompagnement et de reconnaître ses effets ambivalents.

Cependant, de nombreuses incertitudes persistent, notamment en raison de la variabilité des méthodes, de l'absence d'études longitudinales et de la faible diversité des échantillons étudiés. Des recherches complémentaires permettront de consolider et approfondir nos connaissances concernant ce phénomène social, comportemental et psychologique, et d'en clarifier les mécanismes ainsi que les conséquences.

Vers quelles alternatives ?

Des alternatives au camouflage peuvent être envisagées.

  • À l'échelle individuelle

Un suivi thérapeutique adapté, tel que la thérapie d'acceptation et d'engagement (ACT), peut aider les personnes autistes à mieux vivre en accord avec leurs valeurs et à réduire le besoin de jouer un rôle pour être acceptées.

Quant aux groupes de soutien entre pairs, ils offrent un espace de partage des expériences, aident à se sentir compris et légitimé, et diminuent la pression à se conformer aux normes sociales.

Les espaces communautaires autistiques renforcent l'estime de soi et le sentiment d'authenticité. Ils constituent d'importants facteurs de protection [10].

Passer du temps avec des personnes qui acceptent et même valorisent les particularités autistiques semble avoir un effet bénéfique, en réduisant progressivement le besoin de recourir au camouflage [2,9].

  • À l'échelle sociétale

Le mouvement de la neurodiversité contribue à transformer le regard porté sur l'autisme : au lieu d'être présenté comme un défaut à corriger, il est présenté comme une différence à comprendre et à respecter [9].

Adapter les environnements sociaux (école, travail, institutions), comme la mise en place d'environnements inclusifs, permet de réduire la stigmatisation et la pression implicite à camoufler. Des interventions anti-préjugés, l'éducation du public et la promotion de normes sociales inclusives jouent également un rôle essentiel [24].

Des formes alternatives de communication pourraient également aider à faire évoluer les normes sociales, en les rendant plus confortables et adaptées aux personnes autistes. En privilégiant, par exemple, une communication directe et littérale, l'usage de centres d'intérêt partagés, des interactions structurées ou axées sur une tâche, des conversations profondes plutôt que superficielles ("small talk") [27].

Références détaillées ci-dessous.

L'article en images

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Références
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